Wolf.17 Posted May 23 Share Posted May 23 C’est l’une des plus grandes réussites des César 2024. Le Règne animal a remporté 5 prix différents, s’inscrivant comme le deuxième film le plus primé de la soirée, juste derrière Anatomie d’une chute. Comme la preuve de l’émergence d’un nouveau cinéma français, exigeant et différent, qui s’impose doucement dans les espaces les plus traditionnels de l’industrie. En février 2024, c’est l’artisanat du film de Thomas Cailley qui s’est vu récompensé : meilleure musique originales, meilleurs effets visuels, meilleur son, meilleurs costumes ou encore meilleure photographie… comme une manière de mettre en lumière le travail des “petites mains” derrière le film, celles qui en ont fait une œuvre d'une très grande qualité. “Quand on joue dans un film, ce n’est pas toujours évident de le revoir. Mais Le Règne Animal m’a étonné. Ce qui est très rare” expliquait Romain Duris à Vogue depuis le tapis rouge des César 2024. Dans le film, il incarne François, un père dépassé suite à la transformation de sa femme en créature hybride, quelque part entre l’ours et le lion. Un phénomène qui, comme une épidémie, touche peu à peu une majeure partie de la po[CENSORED]tion française, et qu’il tente de fuir en compagnie de son fils Émile (joué par le très prometteur Paul Kircher). Ils se voient toutefois rattrapés par le destin lorsque Émile commence lui-même à observer son corps changer : des griffes remplacent ses ongles, des crocs remplacent ses dents. “Il y a un souffle et une poésie dans ce film que je n’ai pas vu depuis longtemps” ajoutait Pio Marmaï, quelques minutes plus tard, toujours à l'occasion des César. Il faut dire que le cinéma de genre, c’est-à-dire le cinéma que l’on associe à l’horreur et à l’étrange, a mis du temps à se faire une place dans le paysage français. Rares et difficiles à produire, ces œuvres sont considérées comme très éloignées des désirs du grand public, et uniquement représentées dans des cercles restreints, comme le très respecté Festival international du film fantastique de Gérardmer, inauguré en 1994 dans les Vosges, en France. Tout change néanmoins en 2021, alors que Titane, le second long-métrage de Julia Ducournau, se voit récompensé par l’un des prix les plus prestigieux du cinéma mondial : la Palme d’Or du festival de Cannes. Un choix audacieux de la part d'un jury présidé par le cinéaste afro-américain Spike Lee, entouré, entre autres, de la cinéaste Mati Diop, la chanteuse Mylène Farmer, l'acteur Tahar Rahim ou le réalisateur Kleber Mendonça Filho. Selon le réalisateur Bertrand Bonello, habitué du cinéma de genre depuis ses débuts au cœur des années 90, et figure tutélaire de Julia Ducournau alors qu'elle était encore étudiante à La Fémis, cette Palme d’Or apparaît comme la preuve d’un changement radical dans le paysage cinématographique français : “Au Centre National du Cinéma, c’est par exemple la création d’un appel à projets de films de genre, en 2018. Il y a un vrai désir, surtout chez les jeunes cinéastes, de sortir du naturalisme français”. Et de citer Le Règne Animal de Thomas Cailley comme exemple le plus pertinent de ce mouvement en plein essor. https://www.vogue.fr/article/le-regne-animal-avis-critique-film-cesar-2024 Link to comment Share on other sites More sharing options...
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