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États-Unis : l’impo[CENSORED]rité de Trump et Clinton profite (un peu) aux petits candidats


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Texte par Adisor
Dernière modification : 08/09/2016
Dans l’ombre de la campagne ultra médiatisée menée par Donald Trump et Hillary Clinton, d’autres candidats à la Maison Blanche tentent de se faire connaître. Parmi eux, le libertarien Gary Johnson et l’écolo Jill Stein sont les plus en vue.

Un troisième candidat à la Maison Blanche parviendra-t-il à se faire inviter aux débats présidentiels télévisés ? Cette question pourrait paraître incongrue si le rejet des deux principaux candidats, Hillary Clinton et Donald Trump, n’était pas aussi profond. Selon un sondage Washington Post-ABC News publié le 31 août, 59 % des électeurs américains inscrits sur les listes électorales ont une opinion défavorable de l’ancienne secrétaire d’État de Barack Obama, et ils sont 60 % dans le même cas en ce qui concerne le candidat républicain.

Cette situation peut-elle profiter aux autres candidats ? Ces derniers, qui ne représentent ni le parti démocrate ni le parti républicain, ont traditionnellement du mal à se faire connaître et a fortiori à recueillir le suffrage des électeurs. Ils sont ainsi une vingtaine en piste cette année – certains portant une candidature farfelue, d’autres plus sérieuse –, mais les médias ne parlent quasiment pas d’eux. En 2012, pendant que Barack Obama et Mitt Romney débattaient à trois reprises sur les plus importants networks américains, il n’y avait que C-SPAN, la très confidentielle chaîne parlementaire, pour retransmettre un débat entre Gary Johnson, Jill Stein, Virgil Goode et Rocky Anderson, quatre "petits" candidats qui n’avaient pas recueilli plus de 1 % des voix chacun au soir de l’élection.

"On est dans une société de communication et, surtout aux États-Unis, si on n’a pas d’exposition médiatique, on ne peut pas exister, et encore moins gagner, souligne Jean-Éric Branaa, spécialiste des États-Unis et maître de conférences à l’Université Paris 2 Panthéon-Assas. Or le système américain est conçu de telle façon et leur exposition est tellement faible qu’il n’y a pas beaucoup de place pour une troisième voie."

À deux mois du scrutin, le candidat du Libertarian Party, Gary Johnson, et la candidate du Green Party, Jill Stein, parviennent malgré tout, pour leur deuxième campagne présidentielle, à se démarquer. Leur nom est ainsi cité dans certains sondages. Et ceux-ci donnent à Gary Johnson environ 10 % des intentions de vote et environ 5 % à Jill Stein. Du jamais vu depuis les élections de 1992 et de 1996 et les candidatures de Ross Perot, le milliardaire texan réussissant l’exploit d’obtenir 19 % des suffrages en 1992 et 8 % quatre ans plus tard.

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15:01 - 8 Sept 2016
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"Ils ont des scores plus élevés qu’en 2012 et c’est effectivement assez représentatif de la cote d’impo[CENSORED]rité record d’Hillary Clinton et de Donald Trump, explique Jean-Éric Branaa. Donc pas mal d’Américains ne savent plus pour qui voter. Certains électeurs de Bernie Sanders qui ne peuvent se résoudre à voter pour Clinton se tournent maintenant vers Jill Stein et Gary Johnson a bénéficié du rejet de Trump au sein d’une partie de l’establishment républicain."

Le parti libertarien est un courant qui a su creuser son sillon au sein du parti républicain et avec lequel il partage une vision économique basée sur le libre-échange, la volonté de baisser les impôts et la critique de Washington, accusée de produire de trop nombreuses réglementations. Mais à la différence des républicains traditionnels, les libertariens prônent également le libéralisme sur les questions sociales. Ils sont notamment en faveur de la légalisation du cannabis et pour le mariage homosexuel. Ce positionnement fait que Gary Johnson prendra non seulement des voix à Donald Trump, mais aussi à Hillary Clinton.

Atteindre 15 % dans les sondages pour participer à un débat télévisé

Jill Stein, en revanche, est à la gauche du parti démocrate et ne prendra donc que des suffrages à l’ancienne First Lady. Elle représente un parti qui se bat pour la défense de l’environnement et qui promeut un "Green New Deal" visant à investir dans l’économie "verte".

L’impact de ces deux candidats dans les urnes devrait toutefois rester limité. Privés d’importantes ressources financières, Gary Johnson et Jill Stein ne peuvent rêver à un destin semblable à celui de Ross Perot, qui avait pu, grâce à sa fortune personnelle, jouer les trouble-fêtes en 1992, provoquant, aux yeux de nombreux observateurs, la défaite de George Bush face à Bill Clinton.

"La question financière est essentielle car l’argent permet notamment de multiplier les spots publicitaires, affirme Jean-Éric Branaa. Or, on arrive dans la dernière ligne droite de la campagne, il va y avoir des millions de dollars 

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