#Drennn. Posted April 20, 2019 Posted April 20, 2019 (edited) Tunisie Algérie Malte Libye France Italie Belgique Allemagne L'arabe tunisien ou tunisien (arabe : تونسي, soit Tounsi Écouter [ˈtuːnsi]), désigne un ensemble de dialectes arabesmutuellement intelligibles et rattachés à l'arabe maghrébin, parlés principalement par les Tunisiens: les quelque onze millions de personnes vivant en Tunisie, ainsi que par les Tunisiens établis à l'étranger. Il est généralement connu de ses locuteurs sous les noms de tounsi8, ce qui signifie « tunisien »9,10, ou encore de derja11 (« langue familière, parlée ») afin de le distinguer de l'arabe standard, la langue officielle du pays. Le tunisien, tout comme les autres langues maghrébines que sont l'algérien, le marocain, le libyen et le maltais, s'établit sur un substrat berbère12, punique13 et latin (Langue romane d'Afrique)14,15. De plus le tunisien est influencé par les langues des peuples ayant par subséquent vécu ou administré cette région au cours de l'histoire, dont notamment l'arabe, le turc, l'italien, l'espagnol et le français16. Il est parlé à travers toute la Tunisie mais se retrouve, comme partie d'un continuum linguistique, dans des variétés similaires parlées dans l'Est de l'Algérie et l'Ouest de la Libye. Sa morphologie, sa syntaxe, sa prononciation et son vocabulaire sont assez différents de l'arabe standard ou classique8. C'est pourquoi il est difficilement intelligible par les arabophones du Moyen-Orient (y compris les Égyptiens) mais plus facilement compris par les arabophones du Maghreb au prix d'un effort d'adaptation aux différences d'accent. Il est par ailleurs très proche du maltais17 qui n'est toutefois pas considéré comme un dialecte arabe pour des raisons sociolinguistiques. En raison du multilinguisme en Tunisie — les Tunisiens sont au moins quadrilingues : arabe tunisien, arabe standard, français et anglais — et en raison de toutes les influences linguistiques, présentes dans l'arabe tunisien, ainsi que d'une importante diasporaétablie à l'étranger, il est fréquent que les Tunisiens fassent du code-switching, mélangeant du tunisien avec du français, de l'anglais, de l'arabe ou d'autres langues dans leur parler quotidien18. En Tunisie, on distingue principalement les variétés nord-occidentale, du Sud tunisien, sahélienne et les vieux parlers citadins, ainsi que les nouvelles koinès urbaines7. La koinè urbaine tunisoise tend à être utilisée comme variante standard19. L'arabe tunisien fait partie de la famille des dialectes arabes et est compris par cela dans la famille des langues chamito-sémitiques20. Il fait partie, plus particulièrement, de la branche des langues sémitiques20. De plus, il fait partie des dialectes de l'arabe maghrébin qui sont en grande partie inintelligible pour les locuteurs d'arabe standard ou moyen-oriental et ce tout comme l'algérien ou le marocain10. Faisant partie du continuum linguistique, il a été reporté que le tunisien est partiellement mutuellement intelligible avec l'arabe algérien10, l'arabe libyen10 ainsi que le maltais21. Toutefois, le tunisien est faiblement, jusqu'à pas intelligible, avec l'arabe marocain10, l'arabe égyptien22, l'arabe levantin septentrional22, l'arabe mésopotamien22, et l'arabe du Golfe22. Durant l'antiquité, les habitants de la Tunisie parlaient d'anciennes formes de tamazight, proches du libyque23,24. Des migrants venant de Phénicie, se sont établis en Tunisie, tout le long des xiie jusqu'au iie siècle av. J.-C., ont fondé Carthage et se sont progressivement mélangé avec la po[CENSORED]tion locale. Ces migrants amenèrent avec eux leur culture et langue qui s'est progressivement répandue vers le reste des côtes Nord-Africaine, Hispanique et insulaire le long de la civilisation carthaginoise. À partir du viiie siècle av. J.-C., une partie des habitants de la Tunisie, parlaient la langue punique, une variante du phénicien influencée par la langue libyque locale. Aussi déjà, à l'époque, dans les régions proches du peuplement punique (région de Carthage), le berbère utilisé évolue fortement. Dans des centres urbains de l'intérieur comme Dougga, Bulla Regia, Thuburnica ou Chemtou, le berbère se détache des intonations maghrébines tout en gardant l'essentiel de son vocabulaire. Le terme « Afrique », qui donne son nom au continent, est ainsi issu de la tribu berbère des Afridi qui est l'une des premières à être en contact avec Carthage25. Également durant cette période jusqu'au iiie siècle av. J.-C, l'alphabet tifinagh berbère se développe à partir de l'alphabet phénicien26,27. À l'arrivée des Romains, à la suite de la chute de Carthage en 146 av. J.-C.28,29, toute l'élite était « punicisée » mais cette influence devait décroître au fur et à mesure que l'on s'éloignait de Carthage et du nord. De la période romaine jusqu'à la conquête arabe, le latin et le grec vont davantage influencer la langue qui sera alors appelé neo-punique pour la différencier de sa variante antérieure30. Cela a aussi progressivement donné par la suite naissance à la langue romane d'Afrique, un dialecte latin, influencée par les autres langues du pays et utilisée avec eux31. Également, comme ce fut le cas pour les autres dialectes31,32, le punique a probablement suvécu à la conquête arabe du Maghreb: Le géographe Al-Bakri, décrit au xie siècle, des personnes parlant une langue qui n'était ni du berbère, ni du latin ou du copte dans l'Ifriqiya rurale, une région où le punique a survécu bien au-delà de son utilisation écrite33. Toutefois il se peut que l'existence du punique ait facilité la propagation de l'arabe dans la région34, étant donné que le punique et l'arabe sont deux langues sémitiques qui partagent plusieurs racines communes35,36. L'arabe classique commença à être installé en tant que langue gouvernementale et administrative en Tunisie, qui était alors appelée Ifriqiya de son nom antérieur Africa, quand elle devint un territoire omeyyade en 67337,38. Les habitants de plusieurs villes (Romano-africains) ont été alors progressivement influencé par l'arabe38 tandis que les régions montagneuses de l'ouest et le sud de la Tunisie reste encore majoritairement berbère. À partir du xie siècle, par contact des langues locales avec l'arabe classique, quelques nouveaux dialectes urbains sont apparus dans les principales cités côtières de la Tunisie32,39,40. Ces dialectes étaient influencés par plusieurs mots de vocabulaire et structures communes d'origines berbères, puniques ou latines (langue romane d'Afrique), tel que la négation10,14,24,41,42. Ces nouveaux dialectes ont été aussi significativement influencé par d'autres langues historiques43,24,42,44. En fait, plusieurs mots tunisiens et maghrébins tel que qarnīṭ ont une étymologie latine15,45. Ces dialectes ont été par la suite appelés dialectes pré-hilalliens et ont été utilisés en même tant que l'arabe classique pour communiquer en Tunisie43,46. Séparément, le siculo-arabe, qui s'est développé durant le ixe siècle au travers du contact dialectal entre l'arabe classique et plusieurs langues Européennes, est entré en contact avec les dialectes pré-hilaliens tunisiens47,48. Étant donné que le sicilien était parlé dans plusieurs îles proches de la Tunisie comme la Sicile, Malte ou la Sardaigne, 47,49 ça a rapproché toutes les langues concernés et a amélioré leurs divergences grammaticales et structurelles par rapport à l'arabe classique40,50. Vers le xie siècle, des tribus arabes venant d'Égypte, les Banu Hilal qui ont immigré principalement vers l'Ouest et le Nord de la Tunisie et les Banu Sulaym qui ont immigré majoritairement vers le Sud de la Tunisie51,44,50. Ces immigrants ont joué un rôle majeur dans la propagation de l'arabe dans le pays44,46,50. Toutefois, ils ajoutèrent au tunisien quelques caractéristiques venant de leur dialecte arabe 51,44. En fait, les locuteurs de l'ouest du pays se mirent à utiliser la consonne occlusive vélaire voisée [ɡ] au lieu de la consonne occlusive uvulaire sourde [q] dans des mots tel que qāl "il a dit"51,46. Veronika Ritt-Benmimoum et Martine Vanhove ont même supposé que le remplacement des diphthongues /aw/ et /aj/ par respectivement /uː/ et /iː/ est dû à l'influence hilalienne43,51,46,50. De plus, les phonologies amenés vers les nouvelles villes parlant tunisien, étaient celles des immigrants et non pas celles originellement tunisiennes51. Les Sulaym quant à eux ont répandu un nouveau dialecte au Sud du pays qui est l'arabe libyen51,46,52. Néanmoins, certains dialectes évitèrent toute influence hilalienne; Ces dialectes étaient: le judéo-tunisien qui est parlé par les Tunisiens juifs et est légèrement influencé par la phonologie hébraïque53,54,55, le dialecte de Sfax56 et enfin le dialecte des femmes urbaines tunisiennes57. Au xve siècle, à la suite du déclin d'Al-Andalus, plusieurs Andalous ont immigré vers les principales villes du nord tunisiens. Ces migrants amenèrent quelques caractéristiques de l'arabe andalou et du mozarabe aux dialectes tunisiens. Parmi d'autres, cela a amené à la réutilisation de la consonne occlusive uvulaire sourde [q] au lieu de la consonne occlusive vélaire voisée [ɡ] hilalienne dans les variétés urbaines et à la simplification des sons des mots en tunisien50,52,58,59, ce qui a davantage différencié la langue de l'arabe classique52. De même, ces changements ont été reconnus par l'érudit hafside, Ibn Khaldoun dans sa Mouqaddima en 1377: Il dit que le contact linguistique entre l'arabe classique et les langues locales à causé la création de plusieurs variétés d'arabe, très distinctes de l'arabe formel Durant la période qui s'étend du 17e jusqu'au xixe siècle, la Tunisie est passé sous contrôle espagnol puis ottoman et a accueilli des immigrants morisques et italiens dès 160944,61. Cela a fait se connecter les langues tunisienne, espagnole, italienne et turque61. Aussi, durant cette période le tunisien a acquis plusieurs nouveaux mots de vocabulaire de l'espagnol et du turc44,61 et même quelques structures tel que le suffixe -jī du turc, ajouté à un nom pour signifier une profession, tel que kawwāṛjī, qahwājī61... Durant la deuxième moitié du xixe siècle, le tunisien a été étudié par plusieurs linguistes européens63. En 1893, une première étude linguistique est complété par le linguiste allemand Hans Stumme. Aussi, ce fut le commencement d'une tendance, toujours d'actualité, concernant la recherche sur l'arabe tunisien Durant le protectorat français de Tunisie, le pays est entré en contact avec la langue française42,65. Ce contact a considérablement influencé le tunisien. En effet, de nouveaux mots de vocabulaire ainsi que des nouvelles structures et sens de mots ont été pris du français42,65,66. Ces changements ont davantage augmenté l'inintelligibilité du tunisien pour les locuteurs d'arabe moyen-oriental22,42,65. Le dirigent tunisien Habib Bourguiba tendait à communiquer aux événements officiels et même aux célébrations religieuses, en tunisien67,68 Toutefois, cette période a aussi été caractérisée par une hausse de l'intérêt porté par les Tunisiens sur le tunisien. En effet cette période a vu le commencement d'une utilisation formelle et littéraire répandue de l'arabe tunisien, tel que par Taht Essour69. Aussi, davantage de recherches portant sur le tunisien ont été produites, principalement par des linguistes français et allemands53,6. Le tunisien devint même enseigné en tant que langue optionnelle dans les lycées français70. À l'indépendance du pays en 1956, le tunisien n'était parlé que dans les zones nord et côtières du pays, tandis que les autres régions parlaient l'arabe algérien, l'arabe libyen ou différents dialectes berbère42,71,72,73,74,75. C'est pourquoi le dirigeant tunisien Habib Bourguiba a promu une campagne d'arabisation et de tunisification de la Tunisie et a répandu une éducation basique et gratuite pour les Tunisiens42,76,77. Ceci a contribué à une minimisation partielle de l'alternance de code linguistique à partir des langues européennes dans le tunisien et à l'utilisation d'alternance de code linguistique à partir de l'arabe standard42,62,75,76,77. De plus, la création de l'ERTT en 1966 et la propagation de la télévision avec le contact des dialectes a amené à un rapprochement, de tous les dialectes du tunisien dès les années 198078,18,42,76,79,78,80,81. Alors, le tunisien a atteint une utilisation pleinement nationale et est devenu composé de six dialectes légèrement différents mais totalement mutuellement intelligibles : le dialecte de Tunis qui est considéré comme étant le tunisien de référence, le dialecte du Sahel, le dialecte de Sfax, le dialecte du Sud-Ouest, le dialecte du Sud-Est et le dialecte du Nord-Ouest8,16,78,80,81,82. En conséquence, le tunisien est devenu la principale langue de prestige pour la communication et l'interaction au sein de la communauté tunisienne82,83 En revanche, les dialectes berbères, l'arabe libyen et algérien, ainsi que plusieurs dialectes du tunisien tel que le dialecte traditionnel des femmes urbaines, le judéo-tunisien et même certaines structures tunisiennes comme lā + nom + š ont aussi pratiquement disparu de la Tunisie20,8,78,80,84. La période après l'indépendance tunisienne a été aussi marquée par une accélération de l'usage du tunisien dans la littérature et l'éducation. En fait, le tunisien a été enseigné par le corps de la Paix américain de 1966 jusqu'à 199385,86 et davantage de recherches sur lui ont été faites, dont certaines utilisaient des méthodes nouvelles, telles que la programmation et la création de plusieurs corpus automatiques en tunisien87,88,89,90,91,92. D'autres recherches, plus traditionnelles, ont été également produites durant cette période, concernant la phonologie, la morphologie, la pragmatique et la sémantique du tunisien8,93. La langue a aussi été utilisée pour écrire plusieurs nouvelles depuis les années 199069et même une liste Swadesh en 201294. De nos jours le tunisien est enseigné par plusieurs institutions, telles que l'INALCO (situé à Paris avec des cours de tunisien depuis 1916)95, l'IBLV (situé à Tunis avec des cours de tunisien depuis 1990)96,97,98 ou même dans les lycées français en tant que langue optionnelle99. En fait, 1878 étudiants ont passé le tunisien au baccalauréat français de 199999. Aujourd'hui, la tendance en France est à l’implémentation de l'arabe maghrébin et principalement le tunisien davantage dans l'éducation de base96. Aussi, ce ne furent pas les seuls essais du tunisien dans l'éducation: Un projet pour offrir une éducation de base pour les personnes âgées en utilisant le tunisien a été proposé en 1977 par le linguiste tunisien Mohamed Maamouri. Ce projet visait à améliorer la qualité et l'intelligibilité de l'enseignement de base pour les personnes âgées qui ne pouvaient pas comprendre l'arabe standard, ne l'ayant pas appris durant leur jeunesse. Toutefois, ce projet n'a pas été implémenté 100.101,102,103,104 Aujourd'hui, la classification linguistique du tunisien causes des controverses entre les personnes intéressées69. Ce problème est dû au fait que la langue est généralement considérée comme faisant partie du continuum linguistique arabe105,106. Certains linguistes tels que Michel Quitoutand ou encore Keith Walters considèrent le tunisien comme étant une langue indépendante44,69,82 alors que d'autres comme Enam El-Wer la considèrent comme étant un dialecte de l'arabe46, tandis qu'Abdou Elimam considère le tunisien – tout comme les autres parlers arabes du Maghreb – comme étant une évolution du néo-punique. Edited April 22, 2019 by - Dark Closed
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